Depuis 2005, l’effort de formation des entreprises européennes est en croissance et les pratiques se diversifient. Les entreprises françaises, initialement parmi les plus formatrices, font preuve d’une grande stabilité dans le temps, conservant un modèle prédominant fondé sur les cours et les stages. La loi Avenir professionnel, impulsant de nouvelles pratiques d’entreprises, pourrait faciliter le maintien des compétences des salariés dans une conjoncture économique défavorable.
Depuis 2005, les entreprises européennes s’impliquent de plus en plus dans la formation
Sous des formes institutionnelles variées, les entreprises européennes ont recours à la formation de manière croissante. La hausse du taux d’entreprises formatrices en est l’illustration : en 2015, 73 % des entreprises des 28 membres de l’UE ont organisé des formations pour au moins un membre de leur personnel ; elles étaient seulement 60 % en 2005. En 2015, la part la plus élevée d’entreprises formatrices se trouve en Lettonie et en Norvège (99 %), et la moins élevée en Grèce (22%). La France se situe dans le haut de la fourchette (79 % d’entreprises formatrices).
En 2015, la Grèce et la Roumanie restent les deux seuls pays où les entreprises sont très peu impliquées dans la formation de leurs salariés (en rouge sur les cartes, cf. encadré 1). La part de salariés formés y atteint seulement les 20 %. Bien que modérée, l’implication des entreprises bulgares et polonaises est en fin de période en progression avec des taux d’accès à la formation de l’ordre de 30 % (en jaune sur les cartes, cf. encadré 1).
À partir de 2010, la Belgique et le Luxembourg se distinguent par une forte implication de leurs entreprises dans la formation (en vert sur les cartes), en croissance par rapport aux données antérieures. La part de salariés formés y est la plus importante en Europe (respectivement 54 % et 62 % en 2015) pour un nombre d’heures moyen de cours et stages également le plus élevé (plus de 35 heures par participant). C’est aussi dans ces pays que les écarts entre petites et grandes entreprises restent le moins marqués.
Cette progression continue de la formation des entreprises en moyenne européenne masque donc des dynamiques différentes selon les pays, qui permettent de s’interroger sur les liens entre les pratiques de formation des entreprises et les contextes économiques et institutionnels. Ces dynamiques témoignent en partie de la diversité des configurations nationales où les systèmes de formation professionnelle se trouvent au carrefour d’enjeux de politiques publiques et d’acteurs variés (système éducatif, marché du travail, institutions et pouvoirs publics participant à l’organisation de la formation professionnelle, relations industrielles).
Encadré 1. Évolution des pratiques de formation en Europe en 2005, 2010 et 2015
Extraits choisis par le Moniteur de l’emploi. Lire la suite @ Regards comparatifs sur la formation en Europe : un plafond de verre du côté des entreprises françaises | Cereq
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