Le 21 mars dernier, le gouvernement fédéral a annoncé vouloir réduire d’environ 500 000 le nombre de résidents non permanents au pays d’ici la fin de 2026. Cette annonce nous amène à revoir nos prévisions économiques pour le Canada et à réfléchir à la manière dont elles pourraient changer si ces nouvelles politiques étaient pleinement appliquées.
Les changements proposés visent à améliorer l’abordabilité et sont susceptibles d’augmenter la productivité du travail, le PIB réel par habitant et la croissance moyenne des revenus réels. Cependant, une telle diminution du rythme de croissance de la population entraînera un ralentissement de la croissance du PIB réel et de l’emploi, ce qui pèsera sur l’inflation. Cela renforce notre scénario de baisses de taux commençant en juin, ainsi que notre prévision selon laquelle ces baisses seront plus nombreuses que ce à quoi s’attendent la plupart des économistes.
Pour atteindre l’objectif fixé par le gouvernement fédéral, le nombre de résidents non permanents nets (RNPN) devrait se contracter pendant au moins quelques années (graphique 1). Il faudrait donc que les résidents non permanents soient plus nombreux à quitter le Canada qu’à y entrer. Une baisse du nombre de RNPN de cette ampleur serait sans précédent, même si on la compare à celles observées lors de récessions et de chocs des cours du pétrole dans le passé (graphique 2 à la page 2).
Compte tenu du rôle central qu’ont joué les RNPN dans l’augmentation du nombre d’habitants au Canada ces dernières années, cette contraction prévue nous oblige à réviser à la baisse nos prévisions de croissance démographique (graphique 3 à la page 2). Pour 2024, la croissance de la population en âge de travailler ne devrait être que légèrement inférieure à notre prévision antérieure. L’effet se fera surtout sentir en 2025 et en 2026. Pour ces deux années, nous projetons maintenant une croissance moyenne annuelle de 0,7 %, contre 1,7 % auparavant. Pour plus de détails sur notre projection démographique précédente, qui était largement alignée sur les prévisions de la Banque du Canada, consultez notre Point de vue économique publié au début de 2024.
Le ralentissement de la croissance de la population pèsera sur l’ensemble de l’activité économique, mais nous estimons que le PIB réel par habitant sera plus élevé que ce qui était prévu auparavant (graphique 4). C’est en partie parce que la croissance de la productivité pourrait être plus élevée.
Le taux d’emploi augmente dans notre scénario de RNPN moins nombreux, mais le taux de chômage augmente lui aussi (graphique 7). Cela s’explique par le fait que les résidents non permanents sont moins susceptibles d’être sans emploi que d’autres groupes démographiques. Le retrait complet de ces travailleurs de la population active pourrait signifier que les Canadiens et Canadiennes sans emploi formeraient une plus grande partie de cette population. L’écart de production négatif plus important n’aide pas non plus. Cela dit, nous croyons que les changements de politique proposés se traduiront par un taux de chômage légèrement plus faible en 2030 que ce que nous évoquions dans nos dernières projections. Les personnes âgées représenteront alors une part plus importante de la population en âge de travailler, mais celles‐ci ont historiquement beaucoup moins participé au marché du travail.
Extraits choisis par le Moniteur de l’emploi. Lire la suite @ Quelle sera l’incidence économique des nouveaux plans fédéraux en matière d’immigration?






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