Le Québec est à l’origine de près de 80 % de la croissance totale de l’emploi observée en mai
D’avril à mai, l’emploi au Québec a progressé de 231 000 (+6,5 %) et la proportion de travailleurs qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles pour des raisons liées à la COVID-19 a diminué de 6,6 points de pourcentage pour s’établir à 19,3 %. La croissance de l’emploi observée au Québec est la plus forte parmi les provinces et elle représente une reprise d’environ 30 % des baisses cumulatives enregistrées en mars et en avril.
Le nombre de personnes mises à pied temporairement a reculé, ce qui a entraîné une baisse de 3,3 points de pourcentage du taux de chômage de la province, lequel s’est établi à 13,7 %.
Le gouvernement du Québec a assoupli les restrictions liées aux activités commerciales avant la semaine de référence de l’EPA allant du 10 au 16 mai, plus particulièrement à compter de la mi-avril dans la construction ainsi qu’à compter du 4 mai dans le commerce de détail et la fabrication à l’extérieur de Montréal.
La proportion de travailleurs travaillant à un endroit autre que leur domicile a augmenté, passant de 60 % en avril à 65 % en mai. Les hausses d’emploi les plus marquées enregistrées au Québec ont été observées dans la construction (+58 000), dans la fabrication (+56 000) ainsi que dans le commerce de gros et de détail (+54 000), trois secteurs ayant une proportion relativement élevée d’emplois qui peuvent difficilement être exercés à domicile.
L’emploi a progressé de 97 000 (+5,3 %) dans la région métropolitaine de recensement de Montréal.
NDLR : le taux de chômage s’élève à 13,7% (désaisonnalisées, mai 2020) et l’emploi est en baisse de 533 000 en un an.
Ensemble du Canada
L’emploi reprend et les absences du travail diminuent
De février à avril, 5,5 millions de travailleurs canadiens ont été touchés par la crise économique liée à la COVID-19. Ce nombre comprend une baisse de l’emploi de 3,0 millions ainsi qu’une augmentation de 2,5 millions des absences du travail associées à la COVID-19.
En mai, l’emploi a progressé de 290 000 (+1,8 %) tandis que le nombre de personnes qui ont fait moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles a reculé de 292 000 (-8,6 %). Ensemble, ces changements au sein du marché du travail ont compensé 10,6 % des baisses de l’emploi et des absences du travail liées à la COVID-19 observées au cours des deux mois précédents.
Les trois quarts de la croissance de l’emploi observée d’avril à mai ont été enregistrés dans l’emploi à temps plein (+219 000 ou +1,6 %). Comparativement à février, l’emploi à temps plein était en baisse de 11,1 % en mai, tandis que l’emploi à temps partiel était en baisse de 27,6 %.
Le taux de chômage atteint un sommet alors que les restrictions sont assouplies et qu’un plus grand nombre de Canadiens cherchent un emploi
Le taux de chômage s’est établi à 13,7 % en mai, soit le taux le plus élevé depuis 1976, année où des données comparables ont commencé à être publiées. En février, avant la crise économique liée à la COVID-19, le taux de chômage était de 5,6 %. Il a ensuite augmenté pour passer à 7,8 % en mars et à 13,0 % en avril.
De février à avril, le nombre total de Canadiens au chômage a plus que doublé. Cette forte hausse liée à la COVID-19 est principalement attribuable aux mises à pied temporaires, la grande majorité des personnes nouvellement au chômage s’attendant à retourner à leur emploi précédent au cours des six prochains mois et ne cherchant pas nécessairement un nouvel emploi de manière active. Parallèlement, le nombre de personnes voulant travailler mais ne répondant pas à la définition de chômeur parce qu’elles ne cherchaient pas du travail activement a fortement augmenté, vraisemblablement en raison des restrictions et des conditions économiques associées à la COVID-19.
En mai, le nombre de chômeurs a augmenté moins rapidement (+201 000; +8,3 %) qu’au cours des deux mois précédents et le nombre de personnes mises à pied temporairement a peu varié. La hausse du chômage a plutôt été stimulée par une augmentation du nombre de personnes à la recherche d’un emploi, en particulier des personnes réintégrant la population active et qui avaient travaillé au cours de l’année écoulée (données non désaisonnalisées).
Extraits choisis par le Moniteur de l’emploi. Lire la suite @ Le Quotidien — Enquête sur la population active, mai 2020
Lorsqu’on ajoute les personnes qui voulaient travailler mais n’ont pas cherché d’emploi, Statistique Canada arrive à un « taux de chômage ajusté » de 19,6 %. Et si l’on additionne encore les personnes en emploi qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles, on arrive à un taux de sous-utilisation de la main-d’œuvre de 35 %. Meilleur reflet de la réalité, selon plusieurs observateurs, le total d’heures travaillées au pays a progressé de 6,3 % en mai, mais après un recul de presque 30 % les deux mois auparavant.
Discussion
No comments yet.